Qu’en est-il de l’investissement à  Cuba ?

Les avancées significatives mais des défis à  relever persistent

Il y a 16 mois, le rapprochement entre le président Obama et Raul Castro était synonyme d’un net tablissement des relations diplomatiques entre les USA et Cuba et de la mise en place progressive d’un processus de normalisation des liens entre deux nations, hier ennemies. Aujourd’hui, force est de constater des avancées significatives : des avancées politiques mais aussi  économiques qui favoriseraient grandement l’investissement à  Cuba. Et pourtant, un vif sujet de discorde demeure: le maintien du blocus économique. Entre avancées et défis à  relever, Investir.us fait le point.

Des avancées significatives depuis le 17 décembre 2014

  • Les Américains peuvent désormais ramener de Cuba des produits cubains pour un maximum de $ 400, comprenant  $100 de cigares et rhums.

  • L’obtention de permis de voyage à  Cuba s’est assouplie  pour les 12 catégories de professionnels autorisées par l’administration nord-américaine ( journalistes, religieux, membres d’ONG..) afin de séjourner dans l’île. Aujourd’hui, l’administration américaine délivre des permis généraux et non plus des permis au cas par cas comme c’était le cas il y a peu.

  • Des matériaux de construction, certains outils et équipements peuvent être dorénavant exportés à  Cuba mais uniquement à  destination du secteur privé. Une avancée notable pour les entrepreneurs travaillant à  leur compte.

  • Deux sociétés américaines uniquement se sont vues accorder le privilège de signer des contrats pour des services téléphoniques directs avec le seul opérateur à  Cuba ETECSA (société cubaine publique). Une nouvelle qui ne fait pas le bonheur d’Orange, notre opérateur français. En effet, ce dernier avait signé dès 2014 un accord confidentiel avec ETECSA.

  • à titre expérimental des services postaux directs vont être établis entre les USA et Cuba.

  • Les deux gouvernements annoncent  à  partir du mois de juin 2016 une 60 aine de dessertes aériennes quotidiennes entre les deux pays comprenant la flotte de compagnies low-cost (Jet Blue). Pour l’instant, les conséquences du rapprochement entre les deux pays ont été essentiellement indirectes, à  partir des effets escomptés de la levée du blocus économique sur le marché cubain. Cette évolution s’est traduite par la normalisation graduelle des flux financiers extérieurs et par un intérêt plus vif des secteurs d’affaires de différents pays, notamment le Mexique, l’Espagne et la Russie, afin de développer les relations  commerciales avec Cuba et d’ y investir durablement. La France n’est pas en reste puisque le groupe Accor, premier opérateur hôtelier mondial, a signé des mai 2015 un nouveau contrat Ce contrat porte sur la gestion d’un nouvel hôtel de luxe, le Pullmann Cayo Coco en partenariat avec la société nationale Gran Caribe, qui dépend du Ministère du Tourisme cubain.

Des défis à  relever persistent

  • Autoriser Cuba à  utiliser le dollar dans ses transactions internationales qui pourrait ainsi passer par le système bancaire américain afin de faciliter ses relations commerciales avec les autres pays. Ainsi, Cuba pourrait économiser des centaines de millions de dollars par an dans ses opérations financières, en raison des pertes que sous-tend la dévaluation de monnaies a l’instar de l’euro ou du dollar canadien.

  • Stopper la traque financière contre les banques des pays tiers, qui se dérobaient à  l’heure d’opérations financières avec Cuba. Entre 2012 2015 les USA ont ainsi infligé à  ces dernières des amendes pour une valeur totale de  10 milliards de dollars.

  • Autoriser Cuba à  exporter ses produits aux USA. En ce qui concerne les biens à  haute valeur ajoutée comme les produits pharmaceutiques biotechnologiques pour lesquels Cuba s’illustre comme une pionnière, ces exportations s’évaluent à  environ 600 millions de dollars par an.

  • Autoriser les personnes naturelles et juridiques des USA à  investir à  Cuba. Les milieux d’affaires américains ont déjà  manifesté leur vive intention d’investir dans le tourisme, l’énergie, l’agro-industrie, la biotechnologie et dans les technologies de l’information conformément aux conditions prônées par Loi d’investissement étranger adoptée par Cuba en mars 2014. Il semble toutefois que le président Obama n’ait, pour le moment, aucune intention de recourir à  ces mesures si aucun changement politique n’est opéré à  Cuba.

Ainsi, les effets favorables de ce nouveau dessous des cartes place les relations entre les deux nations sur la voie de la réconciliation économique et de la résilience diplomatique mais demeurent toutefois bien en-deçà  des possibilités véritables de rapprochement. En effet, le président Obama n’a pas toujours pas exercé les prérogatives exécutives qui lui permettraient d’alléger les conséquences économiques négatives du blocus économique. A quelques mois des élections américaines, ce coup de frein n’est-il pas symptomatique ?

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