C’est une ligne prudente et attentiste que semble avoir adoptée en mars denier, Janet Yellen, présidente de la banque centrale américaine (Fed), en maintenant des taux presque inchangés.
Malgré la très bonne santé de l’économie américaine dont le taux de chômage est historiquement bas et l’inflation particulièrement haute, la Fed semble attendre de voir si elle parvient à résister au ralentissement de la croissance mondiale et aux effets du raffermissement du dollar et de la faiblesse des cours du pétrole.
Investir.Us est parti enquêter sur les impacts de cette annonce impliquant un maintien des taux et une baisse annoncée du dollar.
Des taux qui se maintiennent presque à égalité
La Fed se trouve bien aujourd’hui prise entre deux eaux puisque d’un côté, elle ne peut que souligner les très bons résultats macroéconomiques du marché américain ( aujourd’hui capables de soutenir un relèvement des taux ) et d’autre part, se doit d’envisager avec prudence les mauvais résultats économiques des pays émergents. La situation économique de la Chine notamment a contribué à obscurcir l’horizon du relèvement des taux en 2016. Inquiétées par cet avis de tempête, les Bourses américaines européennes et asiatiques ont commencé à piquer du nez. En adoptant mi- mars une ligne attentiste, Janet Yellen semble tenir la barre afin de ménager les effets de cet orage bancaire.
Le contexte économique mondial aura eu raison de la solidité de l’économie américaine portée ces derniers mois par une situation de quasi-plein emploi et par une inflation haussière. En constituant une menace, ce contexte mondial impose par conséquent à la Fed le maintien des taux d’interêt, sans l’amorce d’une hausse. En effet, si la Fed avait procédé à une hausse mal encadrée, elle aurait pu fragiliser l’économie déjà mal en point des pays émergents. Tout comme le souligne Dennis Lockart, président de la Fed d’Atlanta, « les membres de la FED souhaitaient s’assurer d‘un retour à la normale des marchés financiers suite à la récente période de volatilité. » De plus, la Banque Centrale Européenne et la Banque du Japon, en injectant toujours plus de liquidités sur les marchés, opèrent des stratégies inverses qui rendent la situation délicate. La décision prise par la Fed de maintenir les taux inchangés était alors prévisible.
Un dollar américain affaiblit par cette annonce
En annonçant en mars dernier une suspension de la hausse des taux, la Réserve Fédérale a donc entraîné un mouvement sur les marchés financiers et dans son sillage a causé un affaiblissement du dollar. Le dollar était alors à son plus faible niveau depuis cinq semaines, lorsque l’euro est remonté à 1,13$ contre 1,10$ avant que ne paraisse le communiqué de la Fed.
à l’heure actuelle, tous les acteurs des marchés financiers ont les yeux rivés sur les derniers indicateurs et attendent avec impatience la prochaine réunion de la Fed qui se tiendra les 26 et 27 avril prochains et la probabilité d’une hausse des taux à cette occasion paraît quasiment nulle.