Relier Lyon et l’Amérique du Nord, beaucoup de compagnies aériennes en ont le projet, peu l’ont réalisé. En 2008, un vol opéré par Delta Air Lines avait été mis en place entre Lyon et New York. Mais 15 mois plus tard, cette correspondance transatlantique régulière avait fermé, pas à la hauteur des espérances de ceux qui avaient cru en sa pérennité.
Lyon – USA : des lignes aériennes à fort potentiel
Aujourd’hui, c’est Air Canada qui ambitionne de devenir la porte d’entrée en Amérique du Nord et notamment aux USA, au départ de Lyon. A partir du 17 juin 2016, la compagnie canadienne proposera en effet une ligne directe à destination de Montréal et des correspondances faciles pour rejoindre 10 villes américaines comme New York, San Francisco ou Fort Lauderdale, cinq fois par semaine, toute l’année. Car en plus du besoin et de la volonté politique locale, le potentiel est grand.
12 000 passagers entre Lyon et New York City
« Le trafic annuel entre Lyon et Montréal représente 10 000 passagers par an. Celui entre Lyon et New York City 12 000 passagers par an », détaille David Gégot, le directeur général France, Espagne et Portugal d’Air Canada. De quoi intéresser de nombreux passagers du bassin sud-est de la France. « Il ne faut pas oublier non plus que l’équilibre d’une ligne aérienne vient de l’apport de la clientèle des deux côtés de l’Atlantique », ajoute le responsable de la compagnie canadienne. Air Canada cible donc une clientèle à moitié française, à moitié nord-américaine.
500 entreprises américaines en Rhône-Alpes
2e ville de France, 8e en termes d’attractivité en Europe, la capitale des Gaules se situe cependant à la 37e position sur une échelle européenne quant il s’agit de juger des destinations en direct accessibles depuis son aéroport. Un vrai décalage entre l’activité régionale et tertiaire en Rhône-Alpes et le peu de lignes aériennes internationales desservies à et depuis Saint-Exupéry. Surtout quand on sait que « quelques 500 entreprises à capitaux américains majoritaires sont présentes en Rhône-Alpes et environ la moitié d’entre elles ont plus de cinquante employés », peut-on lire sur le site du consulat des USA à Lyon. Côté canadien, elle ne sont qu’une trentaine mais pourraient se développer avec l’ouverture de cette ligne.
Lyon concentre de grandes entités internationales
Et puis, « de toutes les villes de France, Lyon a le plus grand nombre d’étudiants universitaires après la ville de Paris. Des institutions internationales telles qu’Interpol, l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer de l’OMS et Euronews ont leur siège à Lyon. La Région Rhône-Alpes a également un jumelage avec l’Etat de Pennsylvanie aux Etats-Unis qui a un représentant local basé à Lyon, et de nombreux liens existent entre les deux régions. Un jumelage officiel existe également entre les villes de Lyon et St Louis », ajoute la description du consulat.
Un transfer facilité vers les USA
Alors pour aider ces ressortissants américains à rentrer chez eux, ou pour permettre les voyages d’affaires et de tourisme, Air Canada ambitionne de devenir la porte d’entrée en Amérique du Nord depuis Lyon.
Si bien que désormais, les étrangers ayant pour destination finale les USA pourront même effectuer les formalités d’immigration sur le sol canadien.
Les formalités de douanes au Canada
« Le trafic aérien entre le Canada et les USA est le plus important du monde. A Montréal les correspondances sont facilitées », note David Gégot. « Les formalités de douanes sont faites à Montréal. A l’aéroport, c’est donc un douanier américain qui vous accueille. Pareil pour Toronto. Arrivé à La Guardia à New York, au niveau des vols domestiques, vous n’avez plus qu’à récupérer votre valise et à sortir de l’aéroport, alors que normalement, avant de passer la frontière américaine on est obligé de faire une reconnaissance de valise. » Une aubaine quand on sait que le passage devant l’officier d’immigration peut durer une heure voire plus et qu’il faut encore une heure pour rejoindre Manhattan depuis l’un des deux aéroports new-yorkais (JFK ou La Guardia) ou Newark dans le New Jersey.
Et le directeur France d’Air Canada de préciser : « On aime même mieux travailler avec les autorités états-uniennes que canadiennes, puisque si à votre arrivée à Montréal vous avez une correspondance pour une autre ville au Canada, vous devez faire une reconnaissance de valise. »
Lyon 3e escale française d’Air Canada
Après Paris et Nice (où un vol saisonnier entre mai et octobre a été mis en place il y a deux ans), l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry est la troisième escale française connectée à Montréal. Une expansion pour Air Canada permise grâce à la commande honorée de 40 Boeing 347 dont la construction avait pris deux années de retard. Et David Gégot d’ajouter : « Le développement passe aussi par les avions disponible. Air Canada souhaitait augmenter le nombre de destinations francophones pour développer Montréal à l’international. Lyon fait partie des grosses villes qu’il fallait ajouter à notre réseau.»
Avec ses 15 millions de passagers annuels, l’aéroport Pierre-Eliott-Trudeau de Montréal veut désormais se positionner comme un hub spécialisé sur le marché francophone point à point pour satisfaire la communauté francophone de Montréal. Avec Lyon, c’est aussi une volonté politique de rapprocher les deux villes.
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