L’augmentation des bas salaires semble être la toute dernière arme sociale pour booster la récupération économique.
McDonald’s, Walmart et Target ont compris que la récupération économique passe aussi par l’augmentation des salaires. Etat des lieux de la politique salariale aux USA.
Optimisme et récupération économique, la tendance US
Les grandes multinationales américaines considèrent que l’heure de l’augmentation des salaires a sonné. Augmentation légère mais suffisante pour que l’opinion publique américaine reçoive en pleine face cette bouffée d’optimisme engendrée par la récupération économique. Au mois de février, ce fut Walmart talonnée de près par son concurrent Target quelques semaines plus tard qui oeuvraient en ce sens. Ce mois-ci, c’est McDonald’s qui a annoncé l’augmentation du taux horaire à 10 dollars. T.J.Maxx et Marshalls les suivront bientôt. Si le point de départ salarial était bas, ce qui importe, ceux sont les arguments avancés.
On assiste à une véritable récupération qui devrait se traduire par une réduction, bien qu’elle soit toute relative, de l’inégalité sociale. La croissance a le vent en poupe, le chômage diminue et Obama demande à ce que le salaire minimum passe à 10 dollars de l’heure. Si ce sont les arguments les plus généraux, Steven Easterbrook, le conseiller délégué de McDonald’s, en allègue un autre: ses restaurants ont besoin de salariés motivés.
Aux USA, la motivation est l’arme de la récupération
La motivation est, en effet, la base de la compétitivité. Il est vrai que cette dernière augmente, non lorsqu’on opère des coupes dans les salaires, mais bien lorsque les employés s’investissent plus grandement dans leur travail en sachant qu’ils sont bien rémunérés et qu’ils peuvent aspirer à être les meilleurs de leur profession, quelques soient leurs diplômes.
Si cette idée n’est pas très répandue dans notre vieille Europe- où la course aux diplômes reste ancrée dans les consciences, aux USA , le développement économique du pays commence à la base de la pyramide sociale.
Il faut avouer que les USA présentent des atouts là où nous offrons des freins: présence syndicale faible, protection sociale réduite (malgré les avancées de l’Obamacare) et compétition à tout crin. Au pays de l’Oncle Sam, l’entreprise, à son échelle, participe à la demande mondiale. McDonald’s ou Walmart l’ont bien compris et considèrent qu’augmenter les salaires activera la demande et par conséquent les échanges dont ils profiteront rétroactivement.
Austérité contre expansion, deux réalités économiques qui répondent à deux sociologies qui s’opposent.