Holberton School : une nouvelle école d’ingénieurs créée par des Français à  San Francisco

Former des ingénieurs et des développeurs face à  la pénurie de ces profils aux USA. Voilà  le pari de Julien Barbier, Sylvain Kalache et Rudy Rigot, les trois co-fondateurs français de la Holberton School à  San Francisco.

Holberton School, une autre idée de l’école d’ingénieurs aux USA

Ingénieurs passés chez LinkedIn ou encore Docker, Julien Barbier, Sylvain Kalache et Rudy Rigot se sont rencontrés via While42, un réseau de près de 3000 ingénieurs informatiques français présents dans 48 villes du monde dont Los Angeles, Boston ou encore New York. Les trois amis fondent ensuite TechMeAbroard, une plateforme qui aide les entreprises de la tech à  recruter à  l’étranger. Un passe-temps qui ne répondait pas cependant à  la question du manque d’ingénieurs informatiques sur le marché du travail.  La solution ? Il fallait les former à  l’européenne. Alors, ils ont décidé de faire de cette activité un plein temps et d’ouvrir la Holberton School, une école d’ingénieurs à  San Francisco qui entend bouger les codes de la formation aux USA.

Deux ans d’études pour cette école d’ingénieur à  San Francisco

« Aux USA, l’éducation coûte chère et les ingénieurs ne sont pas si bons  », confie Sylvain Kalache. Le programme de la Holberton School dure deux deux ans, beaucoup plus court que les cinq ans, considérés par les trois amis comme trop longs avec un apprentissage peu adapté aux demandes du marché. « L’informatique c’est comme l’artisanat, il faut pratiquer pour maîtriser », ajoute l’un des co-créateurs, également fondateur de l’antenne de While42 à  San Francisco. « Quand on demande leurs attentes à  des managers, ils veulent des gens motivés avec la tête bien faite. Cependant, quand un développeur sort d’école, il ne sait presque rien faire : c’est scandaleux après 5 ans d’études ! »

« A la Holberton School, il n’y a pas de professeur »

Le cursus se déroule ainsi en deux périodes de 9 mois de cours, avec deux jours d’alternance sur un projet d’entreprise, entrecoupé d’un stage de 6 mois. Le but ? Apprendre aux élèves à  se former par eux-même. « Dans l’informatique, il faut pouvoir suivre le rythme de l’innovation, sinon on finit par travailler avec des logiciels obsolètes. A la Holberton School, il n’y a pas de professeur : il faut que les étudiants cherchent les solutions par eux-mêmes. »

Une méthode d’apprentissage qui valorise la collaboration et le partage d’informations, deux valeurs essentielles pour atteindre plus tard les objectifs fixés par leur entreprise. Un cursus qui dénote un peu avec l’esprit indépendant et du chacun pour soi que l’on peut retrouver parfois dans le milieu de la tech.

Former en 2 ans ces ingénieurs et développeurs full-stack à  la Holberton School

Holberton School veut également former ces futurs ingénieurs au-delà  de la difficile mission de coder, en les formant aux soft skills, ces compétences à  l’image de celle de parler en publique ou d’avoir des connaissances en marketing, qui selon Sylvain Kalache, « font la différence entre un bon software ingénieur et un très bon. Dans la Silicon Valley, un bon ingénieur n’est pas juste un exécutant mais a des connaissances techniques qui font vraiment la différence ! »

Une école proche de l’entreprise

Holberton School veut créer un univers loin des enseignements académiques et plus proche de l’entreprise pour apprendre aux élèves à  travailler en mode projet. « La tech est partout maintenant mais en même temps on se heurte à  une éducation centenaire qui n’a pas su évoluer. Tout est trop théorique, alors que l’informatique ce n’est que de la pratique », regrette Sylvain Kalache. Pour former en 2 ans ces ingénieurs et développeurs full-stack « de haut niveau », 80 mentors sont impliqués dans le projet, notamment des entrepreneurs et startupers à  succès, mais aussi des investisseurs ou encore des directeurs de technologies, appelés CTO pour Chief technology officers aux USA, issus d’entreprises IT telles qu’Amazon, Facebook, Google, IBM, LinkedIn, Netflix ou encore Uber. « Il est vrai que nous avons aussi du mal à  trouver de bons professeurs qui puissent s’adapter au format et au contenu de ce que nous proposons ! ». La Holberton School,  nommée en hommage à  Betty Holberton, l’une des programmeuses de l’ENIAC, est soutenue par les fonds Trinity Ventures et Partech Ventures, qui ont participé à  un premier tour de table de 2 millions de dollars.

Des frais de scolarité offerts pour la 1e promotion de 32 élèves

Le 22 janvier 2016, les 32 premiers étudiants feront leur rentrée à  la Holberton School. Julien Barbier, Sylvain Kalache et Rudy Rigot espèrent rapidement en ouvrir 100 à  travers le monde pour pallier au manque d’ingénieurs. Car plus il y aura d’élèves, plus les synergies seront grandes et plus les groupes pourront apprendre. Pour l’instant Holberton School n’a pas eu l’accréditation pour accueillir des étudiants étrangers hors américains, mais elle espère le pouvoir dès 2017. Pour la première promotion, les frais de scolarité, dont le montant n’est pas divulgué, seront offerts. Ensuite, les co-fondateurs évaluent la possibilité de mettre en place un financement au début de la scolarité ou un prêt jusqu’à  que les étudiants touchent leur premier salaire et qu’une partie soit reversée à  l’école. Objectif : favoriser la diversité et l’égalité des chances.

Holberton School, 98 Battery Street #402, San Francisco, CA 94111
www.holbertonschool.com

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