L’Uber-économie en crise aux USA ?

On assiste depuis quelques temps à  l’émergence d’un nouveau phénomène sur la côte ouest des USA nommé « Uber économie ». En référence à  la célèbre start-up de plateforme VTC  de voitures avec chauffeur, l’économie des services à  la demande ont  le vent en poupe dans la Silicon Valley californienne.

On compte aujourd’hui plus de 200 sociétés surfant sur cette vague de l’économie à  la demande en Californie. Si Uber et son rival chinois Didi Kuaidi avaient levé 7,4 milliards en 2015, le secteur semble pourtant être arrivé au bout d’un processus et montre les premiers signes de faiblesse.

L’Uberisation de l’économie à  la demande s’essouffle

Ces sociétés qui s’inspirent du modèle Uber, promettent de calquer son concept novateur dans d’autres secteurs d’activité. Courses, repas, ménage, pressing, parking, lavage de voitures, manucure, coiffure et même massages… Aujourd’hui presque toutes les services sont désormais accessibles à  la demande et n’importe quel internaute à  le pouvoir en quelques clics seulement d’accéder à  ces offres depuis un simple site web ou une application mobile. Le potentiel de croissance est grand et les marchés, de la Californie à  l’échelle planétaire, sont nombreux.

Un emploi low-cost pour des travailleurs indépendants

Tout comme leur modèle Uber, ces nouvelles start-ups ont un besoin nombreux et croissant de main-d’oeuvre. Pour limiter les coûts et augmenter le profit, ces jeunes pousses  se sont organisées en ayant recours à  des travailleurs indépendants Š: non salariés, ils sont payés à  la tâche et non au mois. Une flexibilité de l’emploi qui permet ainsi à  de nombreux professionnels de cumuler 1, 2 voire 3 emplois aux USA. Avec Uber, les chauffeurs gagnent quelques dollars lors d’un trajet quelques heures par jour. Un emploi low-cost qui peut devenir rémunérateur s’il s’additionne à  un autre emploi  (comme salarié par exemple) mais ne permet nullement à  ses chauffeurs ou livreurs de profiter d’une protection sociale aux USA. Un schéma à  priori rentable fait de tarifs peu élevés et d’une rémunération d’appoint pour ce nouveau type de travailleurs à  la carte.

Les premiers signes d’alerte

Depuis quelques mois, pourtant, les premiers signes dalerte se multiplient. En juillet 2015, la société américaine de ménage à  domicile Homejoy avait été la première à  faire faillite. Les causes étaient déjà  les mêmes Š: une activité structurellement déficitaire et l’incapacité d’attirer de nouveaux investisseurs. Le mois dernier, la start-up Zirx a fermé son service de voituriers à  la demande, invoquant une rentabilité trop déficiente malgré de nombreux espoirs placés dans ce projet. Le groupe Instacart, dont le modèle consiste à  faire les courses pour ses propres clients dans le supermarché le plus proche, est lui aussi au bord de la crise. La jeune pousse a dû se séparer de 12 recruteurs et se voit obligée de revoir à  la baisse les salaires des travailleurs indépendants.

L’Uber- économie dans l’oeil de la justice américaine

Au USA comme en France, le statut légal adopté par ses jeunes start-ups dont le fonds de commerce est le service à  la personne posent de nombreux problèmes juridiques qui mettent en péril l’équilibre précaire de ces jeunes sociétés. Aux USA, de nombreuses incertitudes juridiques planent sur le recours et statut des travailleurs indépendants employés par ces start-ups. Des sociétés comme Uber, son concurrent Lyft ou la plateforme en ligne de livraison à  domicile Postmates font l’objet de nombreuses procédures juridiques quant au statut de leurs travailleurs qui devraient être considérés comme des salariés et non pas des travailleurs indépendants à  la carte. En choisissant un statut légal afin de ne pas déchaîner la colère de la rue et le courroux de ses employés, de nombreuses star-ups se trouvent au bord de la faillite. Car en salariant leurs employés, ces sociétés de service voient leurs dépenses s’envoler… Aux USA, un travailleur salarié coûte en effet 20 à  30% de plus qu’un indépendant. Un modèle économique donc profondément remis en question par ses bases juridiques mêmes.

Mais l’économie à  la demande n’est-elle pas une belle parade au système traditionnel ?  Elle semble avoir encore de beaux jours devant elle dans le domaine des banques, des assurances et de la santé.

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